Le chanvre industriel, que l’on cultive pour sa tige et sa graine, est de plus en plus apprécié par les agriculteurs comme culture de rotation. En plus de son intérêt agronomique, cette agriculture présente un grand nombre d’intérêts et de débouchés.
Pour en savoir, nous avons rencontré Denis Bureau, exploitant agricole sur la commune de Breuil-Barret en Vendée. Avec ses deux associés, il s’est lancé dans la culture du chanvre en 2008.
Depuis combien de temps produisez-vous du chanvre et sur quelle surface ?
C’est en 2008 que nous avons commencé la culture du chanvre. Une vraie découverte ! Depuis, nous consacrons 20 hectares, de nos 155 hectares de terre, à cette production. Sur notre exploitation agricole, nous produisons du lait, chaque année environ 1 million de litres. Nous cultivons également différentes variétés de céréales et de légumes comme le blé, le colza ou encore la mogette.
Pourquoi avoir décidé de cultiver du chanvre ?
Nous sommes curieux et à la recherche de nouveautés. La culture du chanvre nous a semblé très intéressante puisqu’elle présente de nombreux avantages. Elle est facile, économique et écologique. Nous n’avons pas besoin de pesticides, son implantation se fait sans aucune difficulté, et son agriculture ne nécessite que très peu de passage d’outils. Comme nous le souhaitions, elle s’intègre parfaitement dans nos rotations de cultures. Par ailleurs, nous étions très sensibles à la diversité des débouchés du chanvre. La fibre comme le chènevis (graine de chanvre), sont exploités entièrement et destinés à des marchés comme l’agro-alimentaire, le bâtiment, la pharmacothérapie… Les perspectives sont très nombreuses !
Quelles sont les grandes étapes de cette culture ? Quelles en sont les particularités ?
Tout commence vers le mois d’avril. Notre premier travail consiste à épandre notre lisier, ensuite nous labourons et semons. Pour que la culture soit optimale, nous devons veiller à ce que notre sol soit bien labouré pour que la terre soit fine. Nous ne pratiquons que quelques passages de herse rotative pour éviter les tassements. Le chanvre n’aime pas ça ! Nous semons environ 50 kg par hectares. La récolte quant à elle, s’effectue fin août, début septembre, tout dépend des années et du taux d’ensoleillement.
Quels sont les avantages et inconvénient de la culture du chanvre ?
Beaucoup plus d’avantages ! Comme je vous l’expliquais c’est une plante très écologique et très résistante. Sa densité (le pied de chanvre peut atteindre 3,5 m de haut à maturité), étouffe les mauvaises herbes. D’un point de vue agronomique, c’est un très bon précèdent pour le blé. Son système racinaire ameubli la terre, pour la rendre plus poudreuse. Nous avons une terre argileuse, et cette combinaison est idéale pour faciliter notre implantation de blé. Pour les inconvénients, je dirais que le prix de la semence reste relativement élevé, c’est certainement ce qui peut dissuader certains producteurs.
Quels sont selon vous les grands atouts du chanvre ?
Il s’agit d’une agriculture qui, selon moi, va dans le sens du consommateur : écologique, durable, renouvelable. Les débouchés sont nombreux et se multiplient, nous le constatons quotidiennement.
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