Joint par téléphone ce matin, Jean Le Cam est revenu sur sa nuit agitée et sur le rythme de vie à bord de SynerCiel. Le skipper finistérien navigue en 4ème position à 93 milles du leader, François Gabart.
« Ça va bien à bord de SynerCiel. J’ai passé la dorsale* et là, j’attends le passage du front**. J’ai moins dormi cette nuit que la nuit précédente car c’était manœuvre sur manœuvre et la mer ressemblait à un lac plein de bosses. Je suis passé du spi au génois, puis au gennaker, dans un sens, et puis dans l’autre ! Je n’ai clairement pas eu le temps de réfléchir à une solution pour mon rasoir. »
Sur la collision de Louis Burton avec un chalutier
« Oh la vache. Mais c’est le deuxième ! C’est vrai qu’il y a pas mal de trafic dans le coin. Il y a des cargos partout. Rien qu’en ce moment, j’en ai deux autour de moi. »
S’amariner
« Ça y est maintenant, j’ai pris mon rythme de vie au large. Ce matin, je me suis fait un bon petit déjeuner avec chocolat chaud et Krisprolls à la confiture. J’avoue que les premières 24h, tu n’es pas au top. Ce n’est pas le mal de mer mais tu n’es clairement pas « Youkourintintin ». Alors le premier jour, j’ai grignoté mais je ne me suis pas fait de plats chauds. Par contre depuis, je me suis mis dans le rythme du large : faire avancer le bateau, stratégie, surveillance technique, manger, dormir…»
Les prochaines 24 h pour SynerCiel
« Clairement, les concurrents de l’Ouest vont passer devant. Mais ce n’est pas grave, on verra plus tard. On va surtout voir le résultat avec Javier Sanso car il y a 36 heures, nous naviguions à vue. »
*dorsale : limite d’un anticyclone
**front : limite d’une dépression
Ces deux zones sont caractérisées par des vents instables en force et en direction.